mardi 3 janvier 2012

Début du roman...

Pas le temps de tout enregistrer, mais chaque jour, un petit bout....



« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;

un trouble s'éleva mon âme éperdue

Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais plus parler,

je sentis tout, mon corps et transir et brûler

Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,

d'un sang qu'elle poursuit, tourments inévitables »

Racine.




Parfois, il faut rassembler ses idées,

Trouver la force de parler ...


Quand on tombe amoureuse, on ne sait pas pourquoi. Dans « tomber », il y a quelque chose de fatal, d'accidentel, de non prévisible et de non déterminé. Pourquoi lui et pas un autre ?


L'amour a ses raisons qui nous échappent souvent. On craque pour une personne sans l'avoir choisie délibérément... Fondre devant un sourire, un geste, une odeur qui nous bouleverse.

Il a su être cet homme délibérément...

Celui pour qui mon cœur bat encore, et ne cesse de sursauter au moindre choc.


Plus d'un an de vie commune, de problèmes partagés, et Dieu sait combien nous en avons eu de nuits passées corps contre corps ou corps à corps de bonheur et de drames mêlés. Parfois une sale habitude s'installe entre nous. Je n'aime pas les habitudes. Et cela m'attriste parce que je pense que l'amour entre deux personnes peut être enrichi sans cesse. L'usure est toujours évitable et le fantaisies les plus osées peuvent se vivre.


L'amour c'est inventer chaque jour un nouvel univers, passer de la sexualité à l'érotisme. Chaque couple a son univers, son histoire.... A nous deux de retrouver un sens au verbe aimer.


Écrire pour un balayage du temps, poussières dans le vent, la vie n’est pas linéaire. Va et vient du présent.... Vagues, marées, équinoxes incessantes, Passé, futur, simple et composé... La création du moment, « Ici et maintenant ». n'est qu'un brassement du temps... Temps tant entendus que disparus, seul mon clavier meurt ou je m'émeut. Impulsions multiples et mouvantes dans le passage à l'acte de l'écriture.

lundi 2 janvier 2012

ECRITURE D'HOMME



Les chauffeurs de taxis sont impertinents. Tu t'étais à peine éloignée du sien que celui-ci m'a lancé :

"Elle a de bien belles jambes pour une femme Poissons...
- Vous avez écouté notre conversation ?
- Oui et non. C'est elle que j'a écoutée. On ne croise pas tous les jours une femme fatale...
- Vous dites ça parce qu'elle portait le deuil de son amant ?
- Non, une femme fatale, c'est celle qui n'a jamais été aussi désirable que le jour où elle vous annonce que c'est fini. Vous avez sentis ce vide qui nous a envellopés dès qu'elle est sortie de la voiture ? Alors, imaginez qu'elle soit sortie de votre vie...
- Je préfère imaginer qu'elle y entre...
- Dans ce cas, il fallait l'attendre et lui proposer une escapade en Normandie. Je vous aurais conduits.
- Profiter d'une séparation pour séduire une femme, c'est un peu opportuniste.
- Au contraire. On agit en ne suivant que ses émotions, dans la proximité des corps, comme en dansant. C'est plus sain que le fantasme distant. Et puis, les femmes Poissons aiment l'imprévu.
-Elle devait déjà être attendue.
- Pas sûr, qu'une femme ne quitte un homme que pour un autre est une idée d'homme !
- De toutes manières, c'est joué.
- Oui, vous êtes arrivé. Qu'allez vous faire maintenant .
- Ecrire?"

Petite scène pour dire qu'il y a milles manières de venir à l'écriture et que beaucoup d'hommes écrivent par défaut, pour ne pas faire le deuil de leurs désirs, pour donner corps à ce que leurs corps évitent. Certains n'ont pas la force de vie des femmes. On devine à nous regarder que les mots sont un prolongement naturel de nos gestes quand pour eu il en sont le remplacement maladroit. Les femmes exercent la vie, eux l'ornement. Nous sommes dans la passion, ils sont dans le jeu.

Il n'empêche, à l'instant d'écrire, femmes et hommes sommes semblables - alors pourquoi ne pas continuer la conversation ?



samedi 16 mai 2009

HISTOIRES DE ...

Illustration : Carine Dordan



Quand tombe la nuit, à quoi peut bien rêver un ourson ?
... Rêve-t-il de la grande ville, de ses lumières et de ses bruits,
Rêve-t-il de silence, de calme et des bruits sourds de la forêt ?
Rêve-t-il de miel, de bons gâteaux au chocolat et au sucre ?


Quant tombe la nuit, à quoi peut bien rêver un ourson ?
... Rêve-t-il de son amie la souris ?
Reve-t-il de monter dans le super camion de pompier?
Rêve-t-il de danser sur tes dessins ?

Mais non, voyons !!!
Il rêve... Il rêve...
De ce qu'il fera quand il sera grand comme maman
Et de tout ce qu'il ne fera pas comme maman.
Il rêve... D'idéal !
Il rêve de donner la main et de te faire rire !

Venez, tous les copains, ... Brian, Adil, Bilaël et tous mes amis oursons... Venez, nous allons construire une forêt idéale, sans méchants, et uniquement du bonheur et de la gentillesse !
Nous allons donner, donner, donner ... à tous ! Venez, tous les copains : écoutons l'ourson nous raconter ses rêves... Une belle histoire.
Voilà à quoi rêve le petit ourson.


Vanessa, Martine.

HISTOIRES DE ...




Bleu comme le cie, le jour de notre rencontre,

Bleu comme un certain goût d'avant.

Vert comme la forêt de notre amour, l'Isle Adam,
Vert comme un certain goût d'amants.


Orange comme la famille recomposée à six,
Orange comme un certain goût d'enfants.

Jaune comme le soleil qui brille juste pour nous,
Jaune comme un certain goût de trop plein de sentiments.

Noir comme le jour où la vie t'a ôté à moi
Noir comme un certain goût de sang.


Rouge comme le sang
Rouge comme un certain goût lassant.


lundi 11 mai 2009

IL ETAIT UNE FOIS



NAISSANCE



Ridé d’exiguïté, saturé d’inconscience,

Mon être à ce matin des envies d’aventures,

Rebelle à l’inaction,

Aigri d’inexistence.

L’abîme viscéral s’offre à son devenir,

Comme un cheminement gainé de conséquences,

A son seuil, un instant, il scrute l’avenir,

Avec toute la force de son innocence.

Puis il se risque à tenter le délirant voyage,

Failli comme une invite à un monde ignoré,

Et d’un superbe effort

Plonge à cœur déployé,

Aux sources du savoir,

En quête d’un rivage.

La longue nuit s’efface,

Dans un courant d’air,

Giflé par la lumière d’un matin

D’automne
Tandis que près de moi,
Quelques grandes personnes ont figé leurs regards dans

Un parfum d’éther


Skander André Herson est né ! Son visage est une histoire d’amour le point de rencontre entre nous deux son père est un terrien et je suis une martienne.

samedi 25 avril 2009

IL ETAIT UNE FOIS


BABYCHOU BERCEUSE



Doux si doux, mon doux, mon doux
Petite boule rose, petite boule tiède
Fragile si fragile
C’est toi qui rends l’amour si important

Doux si doux, mon Doux
Je sens mon cœur se fondre
Mon regard d’émouvoir
Mes bras devenir berceau
Berceau pour ton petit corps tout chaud

Petite boule rose, petite boule tiède
Doux si doux, mon doux

IL ETAIT UNE FOIS




BABYCHOU A LA PISCINE

Comme tous les samedis, le petit garçon blond comme les blés, tout beau dans ses vêtements neufs, assis là dans la pièce sombre devant la télévision qu’il ne regarde pas, les yeux dans le vide. Seul, car les autres enfants siestent. Il se demande pourquoi il passe des heures à attendre sa maman.

La maman arrive accompagnée de Skander, son grand frère. Cette fois, il ne court pas vers sa maman mais il vient tranquillement lui dire au creux de l’oreille :

« Maman ça y est tu l’as notre grande maison ? ! Tu es venu me chercher ? »

Le regard triste, il devine la réponse. Toujours la même depuis plus de deux mois, ce qui lui semblait une éternité. La maman lui dit comme tous les samedis :

« Pas aujourd’hui mon Amour, bientôt ! Maman te le promet ». Son regard s’éteint à nouveau, ses beaux yeux bleus ont perdu toutes les étincelles de l’enfance, son visage blanc, devenu sérieux, triste, et presque résigné. Dans ses yeux couleurs ciel, se dessine un désespoir un désespoir qui ressemble fort à une certitude.

« Pourquoi moi je suis ici, et skander est à la maison avec ma maman, je suis puni ? Moi ? Pourquoi moi ? »

La maman retient toutes ses larmes et toute sa peine, elle se sent coupable de lui avoir dit « bientôt », sans certitude. Tout en reconnaissant son mode de vie un peu anarchique, elle sait qu’elle aime son fils plus que tout au monde et que cette séparation laissera à tous deux des cicatrices indélébiles.

Le petit garçon ne croit plus à son retour, il plus à la belle maison. Il regarde le beau ciel bleu à travers les vitres et dit à sa maman :

« Maman on va à la mer,
- Viens je t’emmène à la piscine. Je t’aime mon fils.
- Moi aussi maman je t’aime » dit-il tout doucement.

Tous trois sortent de cet endroit où les enfants passent leurs temps à attendre leurs parents. Le pas hésitant le petit garçon accompagné de sa maman et de son grand frère, traverse le Parc des Sports, ce lieu qu’il connait par cœur maintenant, et dont les jeux ne le font plus rire, en accomplissant les mêmes rituels pour montrer tout son amour :

« Tiens Maman une fleur pour toi
- merci mon amour
- et une fleur pour Skander
- et une fleur pour Waël, tous les trois on a une fleur ! »

La maman met la fleur précieusement dans son sac, elle les a toutes gardées à la maison dans un livre. En regardant les fleurs cueillies par son petit garçon, et en les comptants, elle compte les jours.

Le cœur brisé mais sans le montrer à son petit garçon :

« Viens mon chéri on va s’amuser !

- Allez Waël montre nous comme tu cours vite avec tes baskets Spiderman. » Lui dit son frère.

Le petit bout de chou s’exécute, il court, il court et se retourne. Il voit sa maman et son grand frère au loin. Il revient aussitôt.

Le petit garçon alors n’écoute plus sa maman, il regarde autour de lui et tout à coup, s’exclame :

« Regardes Maman, le bus ! Viens on l’attend ! On rentre à la grande maison de maman de Skander et Waël ?! »

La maman puise toutes ses forces, et respire profondément pour ne pas céder à la tentation et sourit pour détourner l’attention du petit garçon.

Le petit garçon a semble-t-il vieilli de deux ans en deux mois. Ses cheveux coupés courts, ils avaient foncés, il ne sourie presque plus et a peur de tout, de rien. Il semble ailleurs. Il parle beaucoup moins, ou très bas, il chuchote. La maman doit mettre son oreille près de sa bouche pour le comprendre, tout près.

Enfin, la piscine ! Un moment de liberté ! La maman pense alors que depuis la naissance du petit garçon elle l’avait emmené partout et qu’ils étaient alors inséparables. Toutes ces images de ce bonheur passé lui tordent le ventre. Sans rien dire, elle fait semblant et profite de l’instant présent. Ne lui avait-on pas dit que les petits garçons n’avaient pas la notion du temps à quatre ans ? Elle en doute car le petit garçon lui parle de la plage, de la mer et des ses jeux de plage…

Skander décide d’aller nager dans le grand bain.

Le petit garçon et la maman se serrent fort et ne se quittent pas. Dans l’eau, les jeux de bulles, le toboggan. Peu à peu le petit garçon retrouve des belles couleurs sur ses petites joues enfantines ainsi que son beau sourire, ses yeux rient à a nouveau. La maman ne peut plus le quitter des yeux un seul instant, elle se remplie de cette image. C’est un bonheur intense qui emplit le cœur des ces deux êtres de la même chair, séparés aujourd’hui alors qu’inséparables.

Le petit garçon s’amuse et semble heureux il a sa maman dans ses bras, et peut-être dans sa petite tête, pense t-il que cette fois elle ne le partira pas.

Le temps passe comme dans un rêve, très vite. Malheureusement, ils ne sont plus libres : les règles, les lois les cadres doivent être respectées ! Il faut que la maman ramène le petit garçon au Centre des « enfants en dangers », rien que le mot est révoltant, mais c’est ainsi que l’on désigne ce centre. Le petit garçon ne veut pas sortir de l’eau, il s’accroche au bras de sa maman et dit tout bas :

« Je veux rester dans l’eau avec toi, je ne veux pas aller là bas, je ne veux pas prendre ma douche, je veux rentrer avec maman et Skander ».

Silencieux, presque résigné, de grosses larmes coulent le long de ses joues roses. La maman ne peut plus parler. Ce moment …. Une éternité ! Plus personne ne sourit. Le petit garçon se sent coupable et dit :

« Maman, je suis en prison comme Oscar ? » La maman répond :

- Mais non Oscar était dans un Hôtel pour chiens et d’ailleurs, il est sorti cette semaine. Toi tu es mon petit garçon ! Je t’aime tellement, si fort, ce n’est pas moi qui décide. »

Malgré elle, la maman ne peut s’empêcher d’ajouter :

« C’est la méchante juge qui nous a séparé. C’est une sorcière ». Elle savait que pour le petit garçon cela ne veux rien dire. Mais la maman a perdu toutes ses illusions sur la justice des hommes. Au fond d’elle, elle nourrit maintenant une haine féroce contre tout ce système aberrant et injuste. Elle maudit cet éducateur qui lui a enlevé son enfant. Elle entend toujours la voix du juge :

« Votre enfant est très bien traité, il est gai, ouvert et semble avoir un an d’avance. Il est poli et très bien élevé, mais vos fréquentations, Madame »

La maman pense qu’aujourd’hui, il n’y a plus de « fréquentations » mais que son petit garçon est beaucoup moins bien traité, moins gâté, qu’il a perdu beaucoup de ses rêves, des ses illusions, et surtout sa joie de vivre, sa gaîté, et sa spontanéité. C’était cela la justice ?

Le petit garçon traîne le long du chemin comme chaque fois, comme pour prolonger l’instant. Au fond de lui il espère jusqu’au dernier moment que sa maman lui dise :

« Viens mon chéri on rentre à la maison ».

Chaque retour dure des heures et traine une fulgurante douleur pour ces deux êtres qui subissent la justice des hommes.

Les marches jusqu’à sa chambre semblent hautes, le couloir humide sent cette odeur de renfermé, de souffrances. Le cœur serré le petit garçon passe la porte. Il range dans l’armoire ses nouveaux jouets et s’assit au bord du lit, le regard dans le vague.

Babychou a aujourd’hui quatre ans et deux mois.

IL ETAIT UNE FOIS


BABYCHOU DANS LE VENTRE DE MAMAN

Oh là là ! Mais qu’est-ce qu’elle a à bouger comme ça, à sauter et hop je me retrouve là tête à l’envers, et zut ça recommence :

« Toc, toc, toc, suis là maman, tu ne me sens pas ? Moi aussi je fais des cabrioles ? »

Je la sens gigoter dans tous les sens et elle compte :

« Un, deux, trois, quatre, cinq, six sept et huit, encore allez encore plus vite ! Plus haut, allez bougez !!! ». Ca recommence, mais maman tu ne vois pas je vais avoir mal au cœur moi, tu ne me sens pas :

« Coucou je suis ton fils là dans ton ventre ». Je bouge un peu pour lui montrer que je suis là mais je l’entends toujours compter, et sauter sur la musique, oh maman tu bouges, tu bouges, ça me balance partout !»

Au loin j’entends sa voix, mais elle a fini de gesticuler, ouf.

« Ah Evelyne, je ne sais pas si c’est la canicule ou quoi, mais je me sens lourde sur mon step, et tous les matins j’ai mal au cœur je me demande ce que j'ai….

- Ben, martine si tu as envie de vomir tous les matins c’est peut-être que tu es enceinte !

- Mais non impossible je me suis séparé de Jean Luc et il était stérile, non je ne comprends pas.

La maman perplexe rentre à la maison et en parle à son grand fils Skander qui lui répond :

« Je ne sais pas mai vu ta poitrine et ta prise de poids, maman, tu devrais quand même aller faire le test. »



Sitôt dit, sitôt fait, la maman part acheter ce test, pas du tout convaincue. Skander, qui veut avoir un frère, l’aide à comprendre le mode d’emploi, et là oh ! Surprise : bébé était là ! Oui…. Mais depuis quand ?



La maman aussitôt a pris rendez vous chez le médecin, car elle ne comprenait pas comment être enceinte puisqu’elle vivait seul depuis un certain temps. Arrivée chez le médecin, celui-ci lui dit :

« Mais Madame, votre bébé déjà c’est un garçon et je peux vous le dire va sur ses quatre mois

- Ah bon mais j’ai toujours eu mes règles,

- Oui mais ça Madame, tout dépends des gens, alors vous êtres heureuse ?

- Oui docteur. Répondit-elle sans savoir ce qui allait se passer. Elle voulait de tout son cœur son bébé d’amour, mais comment cela est-il arrivé ? »

La maman est ressortie abasourdie. Déjà elle aimait son petit garçon, là au fond de son ventre bien au chaud, son petit garçon a elle toute seule, car le papa était parti depuis longtemps. La maman est restée assise à la terrasse d’un café, les yeux perdus dans le ciel, ne sachant pas du tout comment elle allait gérer et aimer ce petit d’homme. Se demandant aussi si elle devait contacter le père du bébé, lui qui l’avait tant fait souffrir.



Le moment n’était pas venu elle se mit à caresser son ventre et à parler à son petit amour : « Tu es là mon chéri et déjà grand et je t’aime déjà » Babychou bougea, faiblement, certes mais il bougea ! Il agite légèrement bras et jambes, serre les poings et tourne la tête, mais maman ne sens pas grand-chose, pourtant je lui fais signe que j’ai compris ses mots et que je l’aime aussi.

Les deux inséparables avaient le cœur remplis de joie ! Ils savaient tous deux que commençaient la plus belle et la plus longue des histoires d’amour ! Ils leurs restaient encore des mois à tout partager ensemble !

La maman se leva, toujours le ventre entre ses mains pour faire sentir à Babychou combien elle l’aimait déjà.

La maman se sentait heureuse vraiment heureuse avec son petit babychou dans son ventre, elle lui parlait le caressait, elle couru annoncer la nouvelle à son fils ainé qui accueilli lui aussi avec joie cette bonne nouvelle. Leur petite famille allait s’agrandir, et les jours sombres s’éclaircir.

Babychou avait compris que maintenant sa maman savait et que les deux autres petites mains qui se posaient sur le ventre de sa maman étaient celles d’un grand frère dont il ne distinguait pas la voix distinctement. Mais la chaleur de ces quatre mains lui faisait comprendre qu’il était attendu et aimé déjà.



Le temps passe. Je flotte dans le ventre de maman qui gesticule toujours autant et « un et deux et trois et quatre…. » Mais je m’y habitue avec mes petites oreilles j’entends un bruit sourd autour de moi, mais aussi je sens plein de monde et maman heureuse, elle ne parle plus que de moi ! Je suis fier. Je sens aussi mes jambes et mes bras grandir petit à petit mais ce dont je suis le plus heureux c’est que je sens maintenant battre mon cœur à côté de celui de ma maman. Nous sommes tous les deux proches et liés par notre enveloppe qui nous protège de l’extérieur. Ici tout est doux, chaux et feutré, que je suis heureux !

Maman s’agite un peu moins et me parle tout le temps, je ne peux pas lui répondre, mais je comprends ce qu’elle me dit. Je reconnais aussi au loin la voix de mon grand frère maintenant, il a l’air marrant, j’ai hâte de me présenter à lui. Voilà je crois que nous sommes trois dans la famille.

Le temps passe et je sens que mes muscles poussent, je peux faire plein de galipettes, étendre mon bras mes jambes et j’entends maman qui dit à mon frère :

« Vient-il bouge » et mon frère rit aux éclats.

Je grandis encore, oh, je sens qu’aujourd’hui ma maman nous emmène quelque part, oui je suis serré dans le ventre de maman. « Ou allons-nous ? Oh maman sa sert ».

Ouf c’est fini, j’entends ma maman parler avec mon frère et plein de bruits, que je ne reconnais pas…. Que ce se passe t-il je sens une troisième personne avec nous qui est-ce ?

Maman dit :

« Voilà Skander nous avons une chienne avec nous elle nous protégera, tu verras nous pourrons aller la promener plus tard bébé sera content tu verras ! »

Oh ma maman me resserre avec un truc une ceinture peut-être je ne la sens pas marcher nous devons être sur quelque chose qui roule.

A la maison maman a fait plein de préparatifs, et elle parle « à la chienne ». Cette fois j’étais la star, maman me touchait Skander me touchait et la chienne Mégane mettait sa tête pour dormir sur le ventre de ma maman sur maman. C’est doux et chaud.



« Et un et deux et trois et quatre ».

Je continue de grandir moi ! Je deviens très actif, je peux faire de véritables ruades. J’aime aussi changer de position et me déplacer alors je pousses mes pieds sur la paroi du ventre de maman. Elle rit et caresse mon pied.

Quand je n’arrive pas à dormir maman caresse son ventre et je sens aussi la tête de Mégane et le sommeil me tombe dessus je suis bien !!!

Ce matin, j’ai même sucé mon pouce, j’y suis arrivé, c’est que je grandis sans m’en apercevoir, mais j’entends souvent maman dire que son ventre devient lourd ! Hé hé c’est moi je dois être un beau bébé !

Ce matin maman compte toujours, j’entends les battements de la musique, et je me suis mis à pédaler en rythme parfois je me cogne contre une paroi mais je continue je suis costaud, je me sens chez moi ici je ne sais pas si j’ai trop envie de découvrir le monde qui m’entoure, pourtant je suis curieux de voir la tête de ma maman, comment elle est ma maman ? Mon frère et le toutou ? J’attends patiemment je les verrai bien un jour, pour le moment je profite du calme et de la douceur du ventre …

Parfois le soir ma maman me raconte des histoires, je ne comprends pas tout mais je sais qu’à travers ses mots se dégage une grande tendresse et une grande douceur, qu’elle est gentille avec moi je l’aime déjà si fort.



Ce matin je n’ai pas entendu les comptes de maman mais nous sommes serrés dans un engin mon frère la chienne et moi. J’entends maman dire nous que nous devons allez voir mon papa.

Papa c’est qui lui ? Je ne le connais pas. Mais je n’entends pas beaucoup de bruit et le ventre de maman gargouille fort, j’entends comme des petits noeuds et des gargouillis dans son ventre. Je me sens tout chose et ne bouge pas non plus. Une petite peur de l’inconnu au fond. Skander et maman parlent de cet inconnu qui est mon papa mais je ne comprends pas ce qu’ils disent. Alors c’est grâce à lui que je serai là au chaud dans le ventre de ma maman. Pourquoi ne m’a-t-il jamais touché ni parlé lui ?



Nous nous sommes arrêtés, et j’ai entendu une grosse voix. Je n’entends que la sienne il parle tout le temps tout le temps tout le temps, maman ne dis rien Skander non plus pourquoi ? Je ne sais pas.



Plus tard le Papa a crié fort, et maman aussi. C’était trop fort pour moi de plus en plus fort, je tends mes bras mes jambes, je pédale, je veux qu’ils arrêtent. Je fais les quatre cent coups pour que maman comprenne :

« Viens maman on part, on part vite je n’aime pas les cris, maman j’ai mal »

Maman a du m’entendre, dans le ventre de maman ça sursaute tout le temps, et je crois qu’on marche depuis trois jours pour rentrer chez nous.

Je sens que nous sommes arrivés. Mais il manque notre chienne Meganne que lui et-il arrivé ? Je sens les pleurs et le hoquet de maman, mais je ne peux rien faire pour elle je suis trop petit, je me calme aussi. Je ne connais pas ce papa, mais en tous les cas, je ne veux plus entendre ni de cris ni de grosses voix.

J’attends de rencontrer Maman et Skander je bouge moins je n’ai plus beaucoup de place c’est pour bientôt je serai toujours là pour ma maman je ne crierai jamais.

IL ETAIT UNE FOIS


BABYCHOU ET LES GEANTS

« Maman, Maman, je suis là... Où es-tu ?
- En bas mon amour ! Viens mon bébé !
- Hi hi !!! Non toi Maman ! Viens me chercher ! »

J’entends ma maman monter les escaliers. Le soleil brille, c’est l’été je n’ai pas peur du noir, mais j’aime bien qu’elle vienne me chercher. Je remonte vite les deux marches et hop je me cache tout au fond du lit.

Waël est un petit garçon blond comme les blés, des yeux plus bleus que le ciel, toujours rieur et souriant, pour lui la vie est un cadeau de tous les jours. Il sait que sa Maman fait toujours tout ce qu’il veut. Chez lui, personne ne crie tout le monde chahute, s’amuse et il y a toujours de la musique et des rires.

« Coucou je suis là !
- Où là là là je ne te vois pas… Waël ou-es-tu ?
- Ici hi hi hi…
- Oh ! je cherche, je cherche, ça y est je te vois ! Coucou mon ange ! »

J’adore quand ma maman me trouve, elle me fait plein de câlins, me serre fort et me fais plein de bisous alors je dis : « Ici ! » et elle répond toujours : « Où là ? » et hop ! J’ai mon petit bisou à l’endroit où je le désire. Le ventre, le nez, le menton, le bras, le pied…. Qu’est-ce que j’aime bien ! Je suis heureux chaque matin !

« Allez mon trésor, tu vas déjeuner et t’habiller, nous allons aller voir les géants avec Tonton Eric ». Tonton Eric c’est le meilleur ami à ma maman et c’est aussi mon parrain. C’est un monsieur avec une boucle d’oreille brillante comme des étoiles et avec des yeux bleus, toujours coquet. Il est drôle, et il raconte plein d’histoires, mais je ne le comprends pas toujours. Il veut toujours que je sois bien habillé, poli et surtout, il me fait des gros yeux quand je lui prends des bonbons sans lui demander, il dit toujours :

« Bêtise avouée est toujours pardonnée ».

Je l’écoute car il est très très grand.
Chez nous il y a toujours plein de monde et c’est moi la Star, je peux tout leur demander aux grandes personnes, ils disent toujours oui. Mais mon Tonton c’est le plus fort, et surtout je m’amuse bien avec son chien Oscar, c’est mon copain à quatre pattes.

Avec Tonton Eric et Oscar me je me promène partout, et Tonton il parle à tout le monde et il est fier de moi, il dit que j’ai les yeux bleus comme lui et que je suis gentil.

« C’est quoi maman un géant ?

- Hum tu vois c’est un grand grand Monsieur comme dans tes contes de
fées. Et ici à Perpignan, ils viennent tous les ans. Ce sont les géants de la Catalogne Nord, ils viennent de partout et ils défilent dans toutes les rues de la ville, mais ce sont de gentils géants.
- Et je peux leur parler ?
- Oui mon fils tu verras ils sont très plaisants. »

J’ai hâte de voir des messieurs plus grands que toutes les personnes autour de moi. J’ai déjà vu Papa, il est grand et fort, mais plus grand que lui, ce n’est pas possible.

Je prends mon petit déjeuner et me dépêche. Tiens la sonnerie ! Maman ouvre.

« C’est Tonton ! »

« waf waf waf ! ! !
- C’est Oscar, mon chéri il vient aussi ! »
- Vite maman, on y va ?
- Viens mon chéri on va s’habiller ».
-
Maman me prends dans ses bras et nous allons dans la salle de bain. Elle m’habille, ça y est nous sommes prêts !

« Oh non ! Martine ! Regarde comment tu as coiffé Waël…
- Mais il est bien avec ses longs cheveux !
- Mais non, laisse moi faire, viens Waël, viens avec Tonton ! »

Zut ! Ca y est il va me mouiller les cheveux et j’ai horreur de ça ! Ensuite il va me passer le peigne. Ouille, ouille, ouille ! Je ne sais pas pourquoi il veut toujours me tirer les cheveux en arrière. Maman préfère quand mes cheveux sont longs et moi aussi. Je ne dis rien, je le laisse faire, il est content et moi, je veux voir les géants.

Si tôt dit, si tôt fait ! Maman est belle aujourd’hui et elle aime bien mon Tonton. Je sais qu’elle se sent plus forte à ses côtés, et moi plus fort aussi, avec mon, copain Oscar, tout le monde à peur de lui, mais moi, je joue avec lui et il me fait des câlins.

Tiens voilà Océane avec son Papa ! Je lui dis :

« C’est ma maman ! » Maman répond gentiment, ma maman aime bien parler, parfois je la tire par le bras, car moi je ne comprends pas toutes les conversations des grands, et ils sont bavards !

La ville est pleine de monde, le soleil brille, et il y a de la musique dans toutes les rues. Maman dit : « Arrêtons-nous là ! ».

J’attends, j’attends, mais… « Oui ! Maman les voilà ! ». J’ai peur. Ils sont grands ils touchent le ciel, il y a plein de monde autour, tout le monde prends des photos, maman, tonton, les gens oh, moi je ne bouge pas.

Tonton me prends par le bras, « Viens Waël ! Je vais te les présenter tu verras, et maman te racontera l’histoire, car moi je ne la connais pas leur histoire, mais les géants, oui ! Normal je suis Super Tonton ! Alors tu sais les géants, ils me connaissent ! ».

Tonton me prends le bras et me présente au premier géant. Oh c’est marrant il est tout colorié, en rouge, en jaune il est beau ! Et il a les bras beaucoup plus bas que sa tête, il me demande :

« Comment tu t’appelles ?
- Je m’appelle Waël !
- Yaël ?
- Non waël…. !
- Oh ! Bonjour Waël ! Alors tu viens avec nous ?
- Oui ! et avec maman et Oscar et tonton !
- Oui ! Viens au milieu de nous les géants, et si tu es fatigué ton tonton te portera
- Oh oui….. »


Je traverse toute la ville avec les géants ! Tout le monde nous regarde ! Je suis fatigué je demande à Tonton de me porter sur les épaules ! Hourra ! Je suis aussi grands qu’eux ! Je peux toucher le ciel, ma maman me suit avec Oscar, les yeux remplis d’amour et de fierté. Un sourire aimant se dessine sur ses lèvres. Elle est heureuse elle aussi !

Nous terminons notre longue promenade Place de la République. Tonton veut nous prendre en photo. Il dit :

« Allez dites Ouistiti ! » Maman et moi on crie « Ouistiti ! » et clic Tonton nous prends en photo. Il dit alors : « Souvenirs, souvenirs ». Je connais cette chanson, ma maman elle l’écoute tout le temps, c’est Johnny Halliday, je l’ai déjà vu, moi !

Le ciel est tout bleu, et le soleil brille, il fait beau. Mon grand frère me manque mais il ne veut pas venir avec nous ! Il dit qu’il est parisien ! Moi je connais toute de ma ville et de ses coutumes, moi je suis né à Perpignan !

« Maman ? Moi aussi je serai géant quand je serai grand ?

- Bien sûr mon fils et tu seras le plus beau de tous les géants.
- Oui, et tu seras ma princesse ».

jeudi 23 avril 2009

IL ETAIT UNE FOIS


BABYCHOU ET LA LUNE



Le petit garçon, là assis au pied du lit s’appelle Waël. Son lit et son armoire sont au fond de la pièce, ses jeux bien rangés dans une boite. Ses deux autres copains de chambre sont au bain, et il est seul, là au bout du lit dans son pyjama bleu ciel. Waël s’isole des autres, car lui il est unique, comme le dit toujours sa maman, alors il cherche des réponses dans le ciel. Il regarde immobile par la fenêtre de la chambre, la lune. Il demande à la lune :

« Madame la lune, vous si belle, vous me voyez de la haut ? Depuis combien de temps je suis là ? Depuis combien de temps je ne dors plus dans les bras de ma maman ? Maman tous les soirs et tous les matins me prenait dans ses bras, et me regardait dans les yeux en me frottant le bout du nez. »

Elle disait joyeusement : « Calinous, calinous, calinous mon Bébé d’amour ! Je t’aime pour la vie et je serai toujours là »

« – Alors dis moi la lune où elle est ma maman ? »

Ses cheveux autrefois blonds comme les blés avaient perdu de leur éclat et de leur blondeur. Peu à peu les cheveux du petit garçon fonçaient comme son âme en peine et toutes ses questions qui restaient sans réponses pour lui. Ses joues si roses et si pleines avant cette solitude imposée se creusaient, et ses yeux n’avaient plus ce petit air de malice, qui le rendait plein de vie, étincelant. De petits cernes sous ses yeux bleutés lui donnaient un air de petit homme, lui pourtant haut comme trois pommes et si jeune pourtant.

La lune ne lui répond pas….

« Dis- moi la Madame la lune, réponds moi toi qui brille au dessus de moi… Ma maman elle m’a abandonné ? Je suis gentil pourtant, je travaille bien à l’école je suis poli et j’aime mes camarades, dis moi la lune pourquoi je suis loin de ma maman et pourquoi mon frère est toujours avec elle. Je suis puni ? »

La lune ne répond toujours pas aux questions du petit Waël. Son petit visage devient de plus en plus triste…

Il entend tout proche ses camarades sortir du bain, rentrer en riant dans la chambre et venir jouer et chahuter autour de lui, mais il ne bouge pas. Il attend la réponse de la lune, car personne ne lui explique pourquoi il n’est pas dans sont lit avec sa maman et ses jouets.

Des petites larmes creusent ses joues blanches comme la neige, ses petits yeux se plissent et il supplie la lune de lui répondre et de ne pas l’abandonner aussi.

Doucement un nuage voile la lune. Waël a peur, puis dans le ciel il voit une étoile filante ! Vite il fait un vœu.

« Réponds-moi Madame la lune… »

Le nuage passe… La lune éclaire à nouveau le ciel, et dans la lune il voit le visage de sa maman.

« Oui ! C’est bien elle ! C’est ma maman ! » Elle lui parle, à lui rien qu’à lui….

Il la voit nettement. Sa maman lui dit :

« Moi aussi je pleure tous les soirs mon fils. Et comme toi je demande à la lune de me répondre. Je ne t’ai pas abandonné, Waël, oh non !!!

Jamais mon fils, jamais je ne t’abandonnerai. Tu es mon ciel, mon amour, ma vie.

Nous n’y sommes pour rien ni toi, ni moi. Ce sont les hommes qui nous séparent. Parce que nous sommes différents, tu comprends ? Mais un jour notre différence fera notre force, et tu verras comme tu seras beau et fort ! Et tu pourras leur dire le mal qu’ils nous ont fait, gratuitement …

Ils pensent que tous les petits garçons doivent être pareil, mais tu n’es pas pareil, tu le sais tu es unique.

Tu as ton caractère, et il t’appartient. Maman sait ce que tu aimes, ce que tu veux, ce que tu souhaites et connais tes rêves, mais les autres non, ils ne peuvent pas savoir comme moi, ta maman.

Tu vois tes petits copains qui jouent à côté de toi ne sont pas tristes. Ils se contentent de ce qu’ils ont. Mais pas toi et tu as raison, rien ne remplacera jamais notre amour ! Ni notre Liberté ! Rien mon fils ! Et tu vois, grâce à la lune et à son amie l’étoile filante, je suis près de toi ce soir. Je te parle et je te vois.

Je pense à toi tout le temps tu sais, pas un seul instant je ne te quitte mon tendre amour, mon Ange. Je suis avec toi par la pensée, ton visage est partout et gravé dans mon cœur, dans mon âme, dans mon corps. Tu es toujours avec moi ! Penses que moi aussi je t’accompagne là ou tu es. Il faut que nous soyons forts mon fils, tu sais ta maman t’aime tellement que rien ne nous séparera même pas les hommes, même pas l’Homme.

Tu comprends Waël ? Je t’aime…. »

Le petit garçon regardait et regardait la lune, il pensait à sa maman il lui disait :

« Je t’aime Ma maman… Je t’aime…. Je t’aime passionnément…Vivement samedi ma petite mère chérie, viens…. »

En disant ces mots ses paupières lourdes d’avoir pleuré se fermaient et retombait sur son beau regard azur. Sa maman était là, près de lui et elle lui disait :

« Calinous, calinous, calinous… mon bébé d’amour je serai toujours là pour toi »