lundi 2 janvier 2012

ECRITURE D'HOMME



Les chauffeurs de taxis sont impertinents. Tu t'étais à peine éloignée du sien que celui-ci m'a lancé :

"Elle a de bien belles jambes pour une femme Poissons...
- Vous avez écouté notre conversation ?
- Oui et non. C'est elle que j'a écoutée. On ne croise pas tous les jours une femme fatale...
- Vous dites ça parce qu'elle portait le deuil de son amant ?
- Non, une femme fatale, c'est celle qui n'a jamais été aussi désirable que le jour où elle vous annonce que c'est fini. Vous avez sentis ce vide qui nous a envellopés dès qu'elle est sortie de la voiture ? Alors, imaginez qu'elle soit sortie de votre vie...
- Je préfère imaginer qu'elle y entre...
- Dans ce cas, il fallait l'attendre et lui proposer une escapade en Normandie. Je vous aurais conduits.
- Profiter d'une séparation pour séduire une femme, c'est un peu opportuniste.
- Au contraire. On agit en ne suivant que ses émotions, dans la proximité des corps, comme en dansant. C'est plus sain que le fantasme distant. Et puis, les femmes Poissons aiment l'imprévu.
-Elle devait déjà être attendue.
- Pas sûr, qu'une femme ne quitte un homme que pour un autre est une idée d'homme !
- De toutes manières, c'est joué.
- Oui, vous êtes arrivé. Qu'allez vous faire maintenant .
- Ecrire?"

Petite scène pour dire qu'il y a milles manières de venir à l'écriture et que beaucoup d'hommes écrivent par défaut, pour ne pas faire le deuil de leurs désirs, pour donner corps à ce que leurs corps évitent. Certains n'ont pas la force de vie des femmes. On devine à nous regarder que les mots sont un prolongement naturel de nos gestes quand pour eu il en sont le remplacement maladroit. Les femmes exercent la vie, eux l'ornement. Nous sommes dans la passion, ils sont dans le jeu.

Il n'empêche, à l'instant d'écrire, femmes et hommes sommes semblables - alors pourquoi ne pas continuer la conversation ?



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